La belle au bois dormant

Publié le par Walsong

Bonjour à vous !

Alors on s’est bien reposé pendant cette fin de semaine ? On a pris plein de bols d’oxygène, plein d’ampoules au pied à refaire communion avec une nature enfin un peu moins revêche ? On s’est bien massacré les mains sur les sécateurs, tondeuses, serpettes en tout genre pour embellir son jardinet ? Et bien moi, personnellement, j’ai rien fichu ! J’ai joué les jetés de lit et ça m’a plu (faut pas que ça devienne du systématique, mais des fois, ça fait du bien de faire la méduse sur son banc de sable).
Vous n’avez donc aucune raison de ne pas être en forme pour la suite de cette « petite » chose qu’est la Tétralogie. Vous vous installez le plus confortablement possible, un verre de vitamine C, d’aspirine ou d’alcool, suivant les besoins à portée de main, et on commence !

SIEGFRIED

ACTE III

On en était resté au dragonicide et nanicide et à la fuite du coupable (qui ne se sent pas du tout fautif d’ailleurs) à la recherche d’une copine éventuelle et d’un petit coin où enlever ses baskets parce que là, ça commence à dégager un fumet !!!

Le lieu : le rocher des Walkyries
Les personnages : Siegfried, Wotan et Brünnhilde.

Introduction un peu mouvementée avec les motifs de la chevauchée des Walkyries, de l’Inquiétude de Dieux, du Traité et de la déesse Erda (à titre d’information tout ça ; en fait, il faut écouter en même temps pour pouvoir reconnaître chaque  empreinte « musicalo-digitale » des personnages ou faits décrits.

Siegfried, guidé par le petit piaf, fait son entrée en fanfare et en désordre, tellement il est pressé de voir la fameuse nana dont l’oiseau a fait l’article (il avait même sorti le mètre à enrouleur pour les mensurations, pour vous dire !) Il se retrouve nez à nez avec un type louche, le bandeau sur l’œil, la capuche bien baissée sur sa trogne et une lance à la main (LA lance, celle qui a bousillé son héritage, raboudiné depuis heureusement !) qui s’la joue « père outragé, défendant l’honneur de sa fifille »
« - T’as un laissez-passer, jeune blanc-bec ? Tes parents savent que tu es dehors à cette heure ?
   - Eh ! Machin, Un :  j’t’ai pas causé alors me traites pas ! Deux : va voir là-bas si j’y suis, tu me bouche la vue et j’ai un truc urgent à faire ! Et trois : c’est pas ton cure-pipe qui va me faire peur, j’avais justement besoin de petit bois pour mon feu de camp, ça tombe bien ! »

Comme l’ancêtre n’a pas l’air de comprendre, Siegfried empoigne Nothung et d’un coup, d’un seul, tronçonne comme carotte qu’on grignote la lance des Traités. On peut dire que ça perturbe un petit peu Wotan (on savait que c’était lui depuis le début, aussi, de ce côté-là, le coup de théâtre genre : « Ciel mon petit-fils a cassé ma canne » ou « Tiens, grand père, prends-toi ça dans les gencives de la part de papa » on en a pas vraiment besoin !). Il disparaît au son du motif du Traité (ben oui, la lance étant rompue, faut dire que son prestige en prend un coup et c’est un truc qu’on va encaisser loin des témoins en principe !)

Mais qu’elle est cette lueur au loin ?...On dirait que ça brûle sérieux du côté d’un… rocher (tiens c’est inflammable la pierre ?) Siegfried, ignifugé de partout par ses hormones en débandade (et aussi, il faut le dire, par les vertus hautement immunitaires de l’hémoglobine draconienne), traverse le rideau de flammes pour se retrouver nez à nez avec, tout d’abord un canasson faisant la sieste dans les buissons, et… un guerrier couché à même le roc. Et oui, il ne faut pas oublier que Wotan a couvert sa petite chérie pour pas qu’elle prenne froid, avec son armure, son casque intégral, et son bouclier.
Le gamin soulève celui-ci, dégage la boucle du casque, pour trouver dessous une nana et pas vilaine à regarder en plus ! - Ce qui est bizarre chez Wagner, c’est que le thème de l’amour apparaît déjà alors que Siegfried ne sait pas encore comment est carrossée sa copine, ça pourrait être un thon de première marée, il a un peu l’air de s’en ficher du moment que ça soit une représentante du sexe opposé.

Il a vu « Shrek » et tente le coup du « baiser-réveil-matin ». On dirait que ça fonctionne car Brünnhilde ouvre un œil, puis l’autre, s’étire en se demandant qui a bien pu la réveiller, en plus son rêve était super, et ça a tout cassé ! (Allez reprendre un rêve là où vous l’aviez quitté, vous m’en direz des nouvelles !).

Aparté sérieuse pour une fois : la musique à ce moment, ça c’est quelque chose ! Le retour à la terre de la Walkyrie, sous sa simple condition de femme, c’est le petit jésus en culotte de velours au niveau orchestral ! Il faut l’écouter pour comprendre ! –

  «  - Ouai, p’pa ! J’arrive ! J’étais réveillée, t’inquiète je serai pas en retard au boulot !... euh, t’es qui toi, tu sais que t’es beau mec ? T’as une copine ?
- Nan ! C’est toi ma copine !
- Où t’as vu jouer la pièce ? J’te connais ni des lèvres ni des dents, rappelle-moi ton pseudo ?
- Siegfried, tu sais le rejeton des jumeaux… Mais si ! Siegmund et Sieglind ! Tu imprimes cette fois ?
- Ah oui ! Chaude l’ambiance avec ces deux-là ! Je me suis faite gauler à cause d’eux par le paternel, mais je regrette pas, ça valait le coup !
- Dis, ça te dirait si tu venais emménager chez moi ? J’ai de la place et puis y a un peu de retard dans ma lessive, ça pourrait me dépanner…
- Faut voir, mais à première vue, ça me déplaît pas. T’a prévu quoi pour manger ce soir ?

Siegfried en fouillant son jean, retrouve l’anneau piqué au dragon et le lui offre royalement (il sait déjà, qu’en principe, toutes les nanas raffolent des bijoux, c’est purement stratégique !). La jeune donzelle lui tombe dans les bras, accrochée pour de bon. T’as bien joué le coup, Sieg. !

L’acte et l’opéra se terminent sur le motif du cri des Walkyries, de celui de Siegfried et de l’Enthousiasme de l’Amour.

La prochaine fois, on aborde le volet le plus riche de la tétralogie : Le crépuscule des Dieux et là, il faut s’accrocher je vous préviens !

A bientôt donc et portez-vous bien !

P.S: Si vous voulez voir à quoi je ressemble: c'est sur "dragons et créatures"! Faites gaffe, j'avais pas fait le broshing!

Publié dans Wagner

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B
Le reveil de Brunhilde sur le rocher des Walkyries ...un trés grand moment ....Bravo aussi pour tes talents de conteuse
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S
Merci, mais malgré mon ton léger, j'adore (j'adore aussi, l'endormissement par Wotan, à la fin de la Walkyrie, sublime!)Bonne soirée Baggins
W
Merci et t'inquiètes!<br /> Verdi et confrères vont y passer aussi. Je vais n'épargner PERSONNE!
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D
mon pref c'est la traviata!<br /> <br /> très belle initiative que tu as eu pour ton blog!<br /> félicitations
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