OTELLO - Acte IV et fin

Publié le par Sieglind

Bonjour!

Il faut bien qu'on y retourne à cet opéra cypriote (enfin, de cadre) si vous voulez après respirer un peu (et moi aussi par la même occasion) avec des choses à lire sans une suite obligatoire ('tention, sans suite, ça ne veut pas dire "sans queue ni tête"... quoique chez moi, pas évident à prouver). Allons-y Alonso pour la fin de:



OTELLO - ACTE IV - Où "on règle ça sur l'oreiller" (plutôt avec d'ailleurs)

Le lieu: la piaule de Desdémone, meublée donc de ce qu'on  est supposé trouver dans une chambre: frigo, télé, PSP... meunoooon, c'était pour voir si vous suiviez! Un lit donc (ouah! un pieu dans une chambre, c't'innovant ça), un prie-Dieu (déjà moins courant qu'un pot-d'chambre tout de même), une table, un miroir et des sièges.
Enfin, mine de rien, à part le lit, ça tient plus du salon où l'on cause que de la chambre habituelle je trouve. Au-dessus du prie-Dieu une lampe suspendue devant un poster et pas celui de Marie-Marie (bin oui, étant donné que Myriam c'est Marie en Hébreu, on double le speudo non, pour la chanteuse?) mais de la fille de Joachim-prend-pour-qui et de Anne-a-plus-toute sa tête... Moui... z'avez l'air réveillé, ça fait peur! La môman de Jean-Claude quoi! Sur la table, une loupiote, vu qu'il fait nuit.

Les personnages: Emilia, la femme de Iago l"Iznogoudé", Desdémone (vu que c'est sa carrée, vaut mieux), Otello-le-Schizo, à la fin, Cassio ainsi que l'ambassadeur (au fait, il se "p'titnomme" Lodovico) et Iago (là aussi, sans le méchant, ça le fait moins je trouve). Et pour une des rares fois dans les opéras de Verdi, ça reste dans l'intimité, pas de choeurs pour couiner à la fin (on lave son linge sale en famille, dans la bonne tradition). Montano, le prédecesseur au poste du maure à Chypre, mais juste à la fin des fins.

A la scène un, Emilia et Desdémone papotent en attendant que le Sandman (Homme-sable) viennent les énucléer*:
"S'est calmé ton Lolo?
- M'a bien dit de piquer un somme et de l'attendre il avait un truc à me dire, mais j'sens l'entourloupe... au "cas-où", j't'ai déballé de la naphtaline ma robe de chez Pronuptia, t'auras qu'à m'enterrer dedans (prend un chausse-pied, j'ai bien défait les plis d'aisance, mais je me suis un peu "installée" dans la vie conjugale côté tour de taille)
- T'es con ou tu t'entraînes pour déballer ce tas d'âneries! (vous remarquerez qu'elle n'a en aucun cas fait allusion à sa blondeur, diplomate la suivante!)
- J'ai le blues, pas de ma faute! Ma môman avait une boniche pas trop tarte, Barbara, qui s'est fait lourdée par son mec et qui chantait à tout bout de champ... (j'vous vois venir, mais c'était pas "L'aigle noir")... "la chanson du saule"** C'est pas si c'est l'ambiance générale, mais ça me revient cet air ; tiens, pendant que tu m'étrilles le cuir chevelu, j'vais te la chanter" (tout est bon à l'opéra... vous imaginez si elle était sur le trône elle lui proposerait peut-être la même chose pendant que la copine lui tiendrait le PQ)

Je vous épargne les paroles, ça cause de... saule (là aussi, vaut mieux, vu le titre, avec une autre essence d'arbre, on pigerait moins), de guirlande sur la lande...(ça rime mais pas de ma faute),et de noces un tantinet compromises. Et comme quoi je ne suis pas la seule à faire des digressions inopportunes et superfétatoires (on est prié de noter que je fais des effort pour bien causer là!) Desdémone coupe les couplets par des "mais grouille-toi, il va se pointer!" " des "Range ma bagouze, j'ai les doigts qui enflent" des "t'as pas entendu comme une gouallante à la porte?" et surtout un "j'ai les yeux qui piquent, ça sent sa crise de larmes" (j'ai bien ça, en fin de journée, mais c'est plutôt rapport à la lecture ou à un excès de jeu vidéo... ou à un pelage d'oignons (pas de valseur, qu'il n'y ait pas de malentendu hein?) pré-culinaire. M'enfin quand on s'appelle Desdémone déjà, c'est une preuve qu'on tourne pas comme la norme)..

Elle finit en disant Adieu (décidemment, elle n'est pas optimiste la blonde) tout en faisant la bise à Emilia qui la laisse attendre son copain. Momone se précipite sur son prie-Dieu, pour entamer le fameux Avé Maria (j'aime bien aussi), agrémenté de paroles que les pingouines avaient certainement zappé "à l'époque" quand j'ai appris le cathéchisme (obligatoire évidemment) chez elles. Des mots en plus, du style "opprimé", "opresseur puissant", "outrage", "orage"... jamais su cette version!
Le Amen à peine bafouillé, elle file au lit ou elle s'endort comme une bûche (à mon avis, elle s'est saoulée elle-même avec sa berceuse, parce que n'allez pas ma dire qu'une nana qui craint pour ses miches s'endort comme un Omer Simpson à peine étendue... à moins d'être narcotelptique!)

Otello paraît à la scène trois, entrant par une porte secrète (peut évidemment pas faire les choses naturellement c'ui-là!). Il pose son cimeterre sur la table (une AK-47, ça le fait déjà moins du côté mauresque faut dire) et fait le tour du proprio, éteignant les lumières que c'te buse de Momone a encore oublié de moucher (au prix où est la chandelle!)
Il s'approche du lit, écarte les rideaux (bin oui, j'avais oublié de dire, mais étant donné que c'est un lit d'époque, les rideaux sont obligatoires pour créer l'ambiance "baldaquesque") et commence à bécoter sa gazelle pour la réveiller (s'est gourré d'histoire, il confond avec Aurore la narcoleptique centenaire)

Et là, grandiose! La fille se lève d'un bloc en demandant si c'est lui!
Franchement vous croyez pas que comme gourdasse elle se pose là la minette? Parce que demander à son copain si c'est lui qui vient de lui lécher la pomme ça revient presque à soupirer un "Oh, encore "Machin"!" dans un rêve érotico-gaillard à côté d'un zig qui s'appelle Bidule... Faut pas être fini côté jujotte tout de même!
"Ouai! C'est mezigue! T'as dit tes prières (texto, là aussi)
- Sans doute.. (texto aussi! La buse s'en souvient même plus, elle cumule là!)
- J'espère que t'as rien oublié parce que ça ferait désordre si tu partais sans toutes tes affaires réglées...
- Mais encore... (je renonce! Elle mérite presque ce qui va lui tomber sur le râble, celle-là!)
- J'veux bien te zigouiller, mais ton "âme" éternelle, c'est pas à moi d'y toucher! (en gros, j'te trucide, mais j'veux tout de même que t'ailles au paradis... complexe le maure tout de même!)
- Pitié, pitié, pitié!!! (elle le dit sur plusieurs tirades, mais je condense) j'suis juste coupable d'aimer!
- Sauf que c'est pas le bon que t'as choisi à la loterie!
- T'es pipé? T'as un vice de forme?
- Pas moi, potiche! Cassio! La preuve, tu lui file "mon" tire-jus!
- N'importe naouak!
- Dis pas ça à un cheval de bois, il te donne un coup de pied! (en gros, formule "familiale" pour dire qu'elle ment comme elle respire)
- Mais je jure...
- Jure pas n'importe quoi sur ton lit de mort la blondasse!
- Appelle Cassio, il va tout expliquer, y a maldonne!
- Tu veux faire parler les guéridons?
- Me dis pas qu'il est trucidé lui aussi! J'suis fichue - dit-elle en pleurant (ses yeux lui piquaient trop, certainement, c'est la loutre d'eau qui fait déborder la vase)
- Ah! En plus tu pleures pour lui! Fallait pas!"

Et là, même après les supplications de la minette demandant une rallonge de temps, il lui fait bouffer la garniture de son oreiller (j'aime bien l'image d'un otello éventrant le coussin pour lui ficher les plumes dans la goule moi). Elle a plus vite fait de mourir que de tenter d'expliquer quoi que ce soit avec du duvet au fond du gosier (ça gêne pour l'articulation et pour un grand air, je ne vous explique même pas!)

"Une bonne chose de faite! On s'entend mieux! (enfin c'est plutôt "calme comme la tombe" dans la VO)
- Ouvrez c'te porte nom de Zeus! - hulule une Emila survoltée en tambourinant sur le décors représentant la porte, qui tremble sous les coups (ça serait même bien qu'il tombe dans un grand "plaf" à ce moment)
- Quoi "encore"!!! (on sent un soupçon d'agacement chez Lolo)
- C'est abomiffreux!
- T'as enfin une glace à ton armoire? ça t'a fait un choc?
- Rodrigue... - (le noble amoureux de Desdémone au début, si vous vous souvenez) -
- Il joue au pouilleux et a trop de coeur? (laissez... un vieux reste du Cid ça)
- Et bien il vient de se faire épingler au mur par Cassio!
- Et le mauvais joueur?
- Pas une estafilade!
- Le monde est trop injuste!" - (ça, c'est la blonde qui met du temps à... étouffer) -

Emilia se précipite vers les râles pour trouver sa patronne crachant ses plumes.
" Qui a fait c'te bourde monumentale?
- Cherches pas, c'est moi! Elle avait un galant, Cassio, j'ai eu du mal à digérer ça! Demande à ton mec!
- A Iago? Mais t'es vraiment une triple andouille! Plus menteur, je vois qu'un vendeur d'aspi. et encore!
- Fais gaffe, où j't'en retourne une!
- Même pas peur! Et puis j'ai du coffre!"

Aussitôt dit, aussitôt fait, la nana couine comme un goret qu'on égorge pour rameuter tout le palais, en criant au meurtre et que le coupable c'est le colonnel maure dans la chambre jaune (cherchez pas, c'est le matin, je délire un peu)

La scène quatre commence sur l'arrivée dans le désordre de Cassio, Lodovico l'ambassadeur et Iago, c'est à dire en tas, les trois zozos ayant voulu passer par la porte en même temps, le décors n'a pas fait le poids.
" C'est quoi ce bor...boxon? - demandent-ils en se relevant tant bien que mal
- Iago!! Au pied! (ça c'est Emilia, les nerfs ça la booste la minette!) C'est toi qui avais baptisé la copine d'Otello "Momone-cuisse-légère"?
- Binnnn... j'le croyais...
- La preuve, le mouchoir "bisounours" donné à Cassio! - lance Otello
- Mais vous êtes nés comme ça, où c'est un accident de poussette?! Pas possible d'être aussi c... Le mouchoir, c'est un coup de Iago!
- Tu vas la fermer sinon j't'emplafonne! - On peut dire que ça sent le roussi pour l'Iznogoud local.
- Il me l'a arraché des mains que j'en ai même pété un faux ongle!
- Ah... c'est pour ça que je l'ai retrouvé chez moi! - (bien Cassio! Il faut juste attendre que l'info monte au cerveau)"

Montano entre en trombe (par le mur, étant donné que la porte est à bas) et balance que Rodrigue, avant d'avaler son bulletin de naissance, a tout de même réussi à déballer le coup pourri organisé par Iago.
Otello se tourne vers l'interessé en lui demandant un chouillas d'information, invitation que décline prestement Iago en voulant se faire la malle. Montano, assisté de ses hommes part à sa poursuite alors qu'on entend des "chponk", "blam", "balanggg" "patatra" "eeeet meeerde...!" divers, au fur et à mesure que les trucs stockés en coulisses voltigent sur le passage du fuyard.
Cassio et Lodovico arrêtent Otello et surtout lui arrachent son cure-dent des mains, il pourrait blesser quelqu'un avec ses moulinets désordonnés.
C'est mal connaître le coco! Il sort un opinel planqué dans la poche de son jean et après une tirade style "Les carottes sont cuites, l'oie aussi d'ailleurs, j'ai floppé sur le coup, adieu monde cruel etc..." il s'auto-épingle au mur, apportant sa contribution personnelle à la décoration (il n'a jamais fait confiance au metteur en espace de la production, m'est avis).

Il meurt en demandant un poutou à sa copine (c'est le délire, faut pas lui en vouloir) et le rideau tombe sur un sacré bor...bazar à ranger pour les accessoiristes et les femmes de ménage du théâtre.

Pour ceux qui se demanderaient ce que devient Iago, m'est avis qu'il ne risque pas de faire de vieux os lui non plus... ils avaient une justice plus qu'expéditive à l'époque.
Je le vois bien condamné à bouffer un stock de kleenex jusqu'à ce que mort s'en suive (c'est ma version de l'Exode 21-23... vous savez le fameux "oeil pour oeil.." etc)

Allez, respirez (un peu mieux que Momone) c'est fini pour Otello. On fera une pause (vous dire sa durée... j'ai pas mon tarot à proximité et il y a pas le feu aux flaques) et en attendant... bonne journée à tous.

La dragonne

* p'tite précision, ma mémé paternelle et teutonne à ses heures connaissait l'histoire, la vraie et plus flippante que notre "enflûté" sur son nuage avec son grizzli qui remplit pas le costard... Me dites pas que vous ne connaissez pas "Bonne nuit les petits"... honte sur votre chef!
Le "Sandman est un vieux type, tellement vieux qu'il ne tient plus debout que par l'opération du Saint Esprit, qui vient ficher du sable magique dans les mirettes des gamins qui se font tirer l'oreille pour s'endormir et ce pour leur piquer celles-ci (cool!!Vous m'étonnez que j'aime le fantastique et le gore... j'suis tombée dedans quand j'étais ch'tiote!)

** (là, air connu et pas mal du tout, rien à voir avec la version que Rossini en a faite dans son Otello ou le Maure de Venise, comme quoi, à chacun son style hein? Mais j'aime bien la version Marylin Horne que j'ai par contre)

Publié dans Verdi

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Z
Je vois que tu connais Neil Gaiman !
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S
Le comble, c'est que j'ai lu quelques trucs de sa série Sandman, mais pas tout (la honte hein?)Bises Zordar
C
bonjour , quel opéra me conseillerais tu pour la première fois. <br /> que je ne sois pas dégouté d'entrée de jeu avec cet art
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S
Je vais voir à te dire ça chez toi... c'est plus poli non? hé, hé. Bonne soirée Cémoi
M
Gros bisous de Mélanie et Honorius qui va voir cette fois un "sorcier" chinois qui va tenter de le soulager ! Bonne fin de semaine...
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S
Tiens-donc, on fait commerce avec l'Orient? hé, hé Bises et j'espère que ça lui apportera quelque soulagement. Bises vous-deux
A
Coucou Dragonne... je suis plié en 4!!!! il y a un com d'Aurélie @ home (where my hat is hang!) que tu devrais aller lire!!!! mdrrrrrrrrr <br /> Bon WE et REPOSE-TOI BIEN Dragonne et à bientôt si ton coeur résiste!!! je viendrai voir à moins que j'appelle le SAMU dès maintenant. ptdrrrr<br />
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S
J'ai vu hier soir, et répondu dans un micro-article... Quelle buse! Non mais quelle buse!!! Bises Alain
S
Au delà des vagues qu'Otello écume, je t'envoie une mer de mots  pour te souhaiter un excellent week-end..amitié
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S
Ton éphémère du jour n'était pas mal du tout (et j'ai mieux compris l'allusion ici hé, hé) bonne journée souviens-toi