Nabucco - Acte III -

Publié le par Sieglind

Bonjour!

Après l'interlude de plusieurs jours, j'ose supposer que vous avez récupéré de mon "pensum"! Alors on y retourne avant que ça ne refroidisse dans les boyaux de la tête hein?
Entre parenthèse, pardon à ceux que je n'ai pas visités, je dois
virtuellement être cataloguée comme ravitaillée par les corbacs parce qu'encore une fois, j'ai eu pas mal d'avis d'articles parus qui sont passés à l'as, le "facteur" hésitant  à monter tous les jours jusqu'à mon antre, vu le trajet certainement.
Allez trève de plaisanterie, passons à la rigolade!



NABUCCO - Acte III -

Le lieu: LES JARDINS SUS-PEN-DUUUUS (d'accord, c'était pas la peine de crier, mais depuis le temps que je vous en parle, fallait bien que Giuseppe les fasse figurer au moins une fois dans son opéra non? Par contre, pour faire "carte postale" le metteur en espace de l'époque proposait d'y fourguer le trône et l'autel de Bel?
Je vois mal un trône et un lieu de
culte en plein vent... Remarquez, c'est pas le taux hygrométrique du patelin qui doit affoler quand à des ripatons dans la flotte pour écouter la "messe" locale, mais les tempêtes de sables, ça existe non? Et présenter ses hommages au roi du bled en hurlant à plein poumons, à l'horizontale pour lutter contre les bourrasques et sans le regarder dans les mirettes à cause de la silice virevoltante, il y a mieux quant à une cérémonie protocolaire au top vous croyez pas?
Donc, il veut
son trône... il l'aura, mais je le fiche au milieu de la fontaine, à la place de la statue du dauphin bondissant (nan mais... j'fais c'que j'veux d'abord!) Et comme pour la scène du palais, des jardinières mais version "maouss-costaud" pendues un peu partout. L'autel du dieu Bel, sans étoiles au guide étant donné qu'il est aux quatre-vents et une statue du coco doré sur tranche
Changement de décors à la scène quatre: les rives des l'Euphrate (faut bien de la flotte pour arroser les jardinières)

Les personnages:
- Abigaïl-la-canaille,
- Le grand prêtre dans ses grandes pompes (style clown)
la "foule" (relativiser le mot foule en opéra... pas plus que le plateau ne peut en contenir de badauds... sinon, ça s'appelle le public)
- Nabucco-le-gogo,
- Abdal son vieux grognard, qui le suit comme son ombre au cas où il se perdrait, avec quelques copains
- les juifs, pas au top de leur forme. Faut dire que les chaînes de trois livres au kilo, ça aide pas pour la déambulation,
- Zacharie leur "mètre-à-penser" (volontaire la faute)

Lever de rideau sur un choeur en train de passer la brosse à reluire à la nouvelle reine:
"Une sauterelle sur le trône, c'est pire que la grèle (pardon Ricé Barrier, j'écorche même ton nom) dès que ça a du galon, ça te ravage une région ennemie pour s'affaler comme une grosse loche en digérant benoitement ses exploits."
- (je sais... comme compliment il y a mieux... mais c'est ma version de leur "hourra" parce que "Une reine assyrienne est pareille au puissant Bel sur la terre, elle porte partout la ruine si l'étranger l'appelle au combat...(j'abrège)... elle goûte le prix de la valeur; elle passe ses jours riants dans la joie et dans l'amour... c'est tout de même la traiter de sacrée plaie qui n'est bonne qu'à ficher son boxon et à jouer la feignasse non?... Tiens on dirait mon auto-portrait....) -

Le prêtre en rajoute une couche pour bien fixer la pommade, tout en lui tendant l'ordre d'exécution à signer:
"T'es ze big one, alors quand t'auras un moment... ça serait bien que tu ratatines ta pseudo-frangine, celle qui a décidé de ficher à bas notre bon Bel (je sais... j'insiste là-aussi)... Euh, si t'as oublié, tu fais une croix... là... en bas.
- Pfff Rhololoooo! ça m'arrache les tripes de faire ça! - elle fait sa "mijotée" la sournoise, parce que même si elle en a pas grand chose à battre de la sister, ça fait tout de même désordre de ne pas tiquer un peu en la condamnant à mort.

Entrée sinon fracassante, du moins fracassée de Nabucco, la barbe pire que mes tifs au réveil (si, c'est faisable, faut insister, tout simplement) et ses fringues destructurées (terme polis pour des loques qui partent en sucette) A moins que ça soit ça la fameuse version des cocos en deuil de l'époque, mais alors... il manque les fameuses "cendres sur le chef" comme ils disent (tiens, fort à propos en plus le coup du "chef"). Le fidèle Abdal le suit toujours avec ses potes.

"C'est qui le neuneu sénile qui a pas lu l'écriteau "interdit aux ex-rois séniles et à leur clique"? - hurle Abigaïl
- T'es qui toi pour l'ouvrir d'abord? Et où qu'il est Nabucco? - répond celui-ci (quand je vous disais qu'il avait été secoué par l'orage divin, il lui manque encore pas mal de lumière à tous les étages!)
- Laissez... il a pas pris ses pilules - s'excuse Abdal en essayant de lui faire faire demi-tour
- Mais où est-ce que tu veux m'emmener toi d'abord? C'est pas la réunion du conseil? Tu vois bien qu'on attend plus que moi. D'ac.. j'ai pas encore bien récupéré (s'il le dit!) mais chut... si je bouge pas trop, on ne voit pas que ça flageole de partout. A moins qu'on ait fait place nette, c'est bien le diable si je retrouve pas mon pliant!"

Il s'avance pour remarquer que son fameux "pliant" est occupé par une musaraigne qui demande à tout le monde sortir... ça risque de chauffer la conversation, vaut mieux éloigner les oreilles chastes.
"M'enfin qui t'es la belette?
- J'te chauffais l'assise, vu que t'as le valseur un peu fragile
- Mais ça va pas de te la péter gardienne du trône?! Où t'as vu que j'avais signé pour ça?
- T'es pas dans ton assiette et vu que le peuple meloune (râle, si vous préférez) et en a après ces satanés rebelles juifs, il faudrait tout de même que tu fiches ton tampon encreur sur l'ordre de les ratiboiser... ça serait bien ça, pour commencer à récupérer de ta superbe, tu trouves pas?
- J'ai un doute...
- T'hésites? - elle fait mine d'interpeller quelqu'un -  Hé... les rebelles, vous pouvez faire péter le roteux, Nabu se déballonne!
- N'importe naouak!
- Il tremble dans son molleton!
- Même pas vrai! Où faut que j'signe?"

Elle lui indique l'endroit et il y pose son sceau royal (comme dans les bons films de cape et d'épée, avec la bagouse qui sert de cachet, ça c'est claaaasse!)

"Ah bin, c'est pas trop tôt! Dernière ligne droite avant ce big power! - jubile Abigaïl

- Ma pov'Phéné... ça me fait tout de même quelque chose...
- T'as pas à t'en faire pour une "passée à l'ennemi"!
- Mais c'est tout de même ma fistonne...
- Pour elle n-i-ni c'est fini! Et puis.. t'en a une de rechange de gnarde!
- T'as vu jouer ça où?! T'es qu'une boniche de troisième catégorie, la preuve! - il cherche le papelard piqué par Abigaïl dans l'autre acte?
- Et ça serait-y pas ça que tu cherches par "lézard"?
- Tout est foutu, l'année des poires! (ne cherchez toujours pas... je vous ai dit que c'était une expression familiale pour dire qu'il est dans la m...ouscaille la plus noire qui soit)
- Et qui peut danser le quadrille parce qu'elle est cheftaine? Je sais qu'on va dire que je "compense" (elle le dit clairement dans le livret que faute de paternel, on se venge sur le pouvoir) mais ça fait du bien tout de même, y a pas à tortiller! Et le pied quand je verrais les peuples et leurs patrons à mes rotules, moi, l'esclave!"

On entend des trompettes au loin (dans les coulisses c'est le plus "loin" qu'ils peuvent remarquez) et Abigaïl annonce que ce n'est pas pour prévenir de l'heure de la bouffe, mais que le massacre des juifs rebelles va commencer.
Nabucco a un sursaut de conscience (bien joué... mais un peu tard, sur le coup!) et appelle les gardes.

"Mais mon pov'vieux! Ils sont à ma botte, c'est les types chargés de te ficher en tôle!

- Pitié, pitié, pitié!!! Pas pour ma vieille couenne et ma panoplie de roi, juste pour fifille! Tu peux garder le poste, pas grand chose à battre, mais elle... évite de la zigouiller!
- Chante beau merle! Rien à cirer! Trop tard! T'étais pas si tristounet quand il fallait parler de ma condition d'esclave hein? Et bien l'enchaînée, va se déchaîner et pas qu'au sens propre! On va voir si je porte moins bien la traîne royale qu'un emblasonné!"

Les gardes traînassent par les pieds Nabucco qui résiste en faisant des stries avec ses ongles dans le parquet et la scène finit sur une Abigaïl sautant comme une bique virée bredine sur son trône qui penche dangereusement

A la dernière scène donc, rive de l'Euphrate, où l'on voit les juifs enchaînés en train de bosser (les Daltons... vous connaissez...) Plutôt que de leur faire casser de la caillasse, je vois mieux les types faire la chaîne avec des arrosoirs à perte de vue (relative la perte de vue étant donné les dimensions de la salle) pour arroser les jardinières des fameux jardins suspendus.

Et évidemment, un image de flotte en entraînant une autre... ils se lamentent sur leur Jourdain chéri... ça sent le blues et le mal du pays à plein nez et ça s'appelle "Va pensiero" (le fameux air des esclaves pour vous resituer le morceau) On y parle Jourdain (évidemment), tours de Sion abattues, patrie paumée, harpe d'or des prophètes qui se balance dans les arbres (texto: "Pourquoi pends-tu muette aux branches des saules"), vieux airs qui redonnent du coeur à l'ouvrage quoi (genre "hé ho, hé ho, on rentre du boulot")
Enfin pas gai-gai le tube!
Mais il faut dire qu'ils ont une excuse, bosser cadenassés à une chaîne, payés tous les trente six du mois (pas payé du tout d'ailleurs) et nourris au lance-pierre (bouillon de cailloux à tous les repas... c'est bon contre le cholesterol, mais question protéines, j'ai des doutes...)

Zacharie vient rejouter son grain de sel... au bouillon de cailloux... en annonçant qu'il a eu une vision (c'est la malnutrition):

"Arrêtez de couiner comme des musaraignes! Hauts les coeurs! Le grand patron a décidé que je lui serve de mégaphone.J'ai vu qu'on allait être bientôt libres et que ça allait chauffer sérieusement pour nos tortionnaires!
- En gros, il a déliré, style Esope ou La Fontaine (ou le Roi Lion si ça se trouve) en voyant un lion (de Judée) aller bouffer des types dans une arène, des serpents et des hyènes se ballader au milieu des nonosses des ennemis, tout ça dans un silence de mort (normal, vu les nonosses) avec juste un hibou qui ne sait que demander son chemin (hou hou... depuis le temps, on aurait dû lui dire "par là" tout de même le pauvre!)
Et tout ça pour représenter une Babylone complètement ruinée qu'on mettra des siècles à retrouver sur la carte.

Après une version lyrique du "amen" de la fin d'office (donc en plus long) l'acte se termine sur cette vision d'espoir... mais j'ai un doute... ils parlent d'attendre que la chaîne se brise... s'ils n'y mettent pas du leur... elle risque de rouiller sur leurs chevilles d'ici là! (vous connaissez le fameux "aide-toi.. etc"... faut se bouger tout de même un peu non?)

Allez je vous laisse pour re-digérer ça ce week-end et vous souhaite une bonne journée? Plus qu'un acte, pas très long, mais je n'ai pas voulu en faire plus (j'suis gentille hein?) A plus... je file à la cafetière

La dragonne

Publié dans Verdi

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Z
Les juifs enchainés qui chantent le blues , je demande à voir ! C'est du Jewish blues ?
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S
Russo a bien fait un "street music" avec jazz, formation symphonique, piano, armonica et ça sent bien son yiddish blues, alors pourquoi pas? hé, héBises Zordar
A
Salut à toi Sieglind !!!<br /> Hou la la c'est moi ou bien ? Mais j'ai l'impression que ça valse grave plus que d'habitude dans cet extrait, hé hé hé !!!<br /> Et mort de rire pour la comparaison d'auto portrait !!!<br /> Bon je vais voir la suite...<br /> Adû
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S
C'est prise de chignon c'est sur... mais un peu coup de gueule de roquets je trouve la suite te le prouvera... comme disait quelqu'un (hé, hé) beaucoup de bruit pour rien!Bises Adü
M
Salut ma dragonne !Je t'écris ici, car je ne veux pas empester ton nouvel article que je vais venir lire demain. Je voulais te dire que je t'écris le plus tôt possible, je ne sais pas ce que j'ai, mais ces temps-ci j'ai toutes les difficultés à répondre à tout le monde à temps. En plus, je voulais relire (vite ) tes articles antérieurs, histoire de bien comprendre le récit. Et oui c'était bien les pilules, je dors mieux depuis que j'ai cessé de les prendre. Bonne journée !Je t'embrasse. Maja.
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S
Mais y a pas de problème ma puce! Tu écris quand tu peux et tu veux!! J'ai rien d'un dictateur... du moins j'espère hé, hé!! Bises ma belle
M
Coucou Dragonne !Dis, la musique de ma vidéo, elle est apparemment trouvible et disponable en CD... Elle est pas belle, la vie ?Bises Madame l'Opératrice.
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S
C'pô vraiiii! Où, où???? allez j'y vais aussi (ça va être l'orgie de musique aujourd'hui hé, hé)Merci ma Lady et bisous
K
Un petit coucou rapide en passant chère Sieglind ;) (je ne participe quasiment plus à la blogosphère depuis 1 mois ce qui explique mon silence évidemment).<br /> <br /> Par rapport à cet opéra, figure toi que je l'ai trouvé intégralement et légalement dans ce site prodigieux spécialisé dans les archives MPB libres de droits (car les enregistrements sont anciens) <br /> <br /> http://www.ucis.pitt.edu/opera/IFGO/nabucco/nabucco.htm (je ne l'ai pas encore écouté mais j'ai tout téléchargé)<br /> <br /> une mine d'or !!!! ils ont même du Rimsky Korsakov (que j'adore !)
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S
Du Rimsky!! Je note l'info! Merci mon grand et bisous pour la peine!