DON GIOVANNI - Acte II - Fin -

Publié le par Sieglind

Bonjour !

Allez, deux jours d'intervalles entre mes pontes, ça doit suffire non ? Bon, on y retourne parce que ça va être le "tournant-du-virage", surtout pour l'espérance de vie de notre cher Don Giovanni et pas spécialement concernant la vengeance des biens - faute de bons - vivants !

D'accord c'est un Commandeur un peu spécial necron de Dark Cruzade mais c'est l'intention qui compte, et ça sort de l'ordinaire en plus.

DON GIOVANNI - Acte II - Scène 11 à 15

Le lieu : un cimetière au clair de lune, d'inspiration bien fantastique gothique, avec des mausolées bouffés par les mites (si j'ai envie qu'elles boulottent autre chose que des fringues, j'ai droit non ?),  des hou-houuuuu de chouettes et les loupiotes des feux follets (pas de ma faute j'aime bien les films de la Hammer). Puis, à la scène douze, une piaule encore mal éclairée, décidemment, font des économies, dans c't'opéra, chez Donna Anna, et au final, la salle à manger de DG, éclairée comme à midi comme on dit, vu que ça brille dans tous les coins les chandelles, (on voit les chouchous du metteurs en scène), mais le type doit être du genre à bien aimer voir ce qu'il bouffe dans sa gamelle vu que la table est dressée pour le dîner. Encore du personnel de maison tournicotant dans tous les coins et la sono d'un autre style de DG dans un coin, pour meubler les séances de mastication (la télé est en panne, certainement)

Les personnages :
Don Giovanni, revenu de sa chasse à la zibeline et pensant déjà à continuer à garnir sa gibecière
Leporello, un tantinet énervé d'avoir été ligoté comme un vulgaire rôti de porc
Une statue parlante, celle du Commandeur ; au début elle est plutôt du genre des types qu'on voit dans la rue en train de jouer les automates, vu que sa tirade se résume à un oui sépulcrale, il se réserve pour le final étant donné qu'il a dû choper froid dans tous ces courants d'airs, ça lui a rendu la voix rocailleuse (un peu normal quand même pour un statufié si on y pense)
Don Ottavio scotché à Donna Anna comme un poisson pilote à son grand blanc
Donna Elvira au final, venant tenter de couper l'appétit à son coureur de mari
Zerlina et Masetto, un autre binome vengeur
Un choeur de damnés, voix profondes et tout et tout, histoire de donner un petit côté "Goethien" ou "Dantesque" (ou Goethesque et dantien, comme vous voulez) à cette fin édifiante.(j'éviterai Faust, vu les ennuis dont j'avais été témoin lors de la représentation de celui-ci si vous vous souvenez ; déjà un Mephisto coincé dans sa trappe c'est pas le Pérou mais une meute, je vous explique à peine le chambard sous la scène !)

Donc, au début de la scène onze, Don Giovanni entre en se tenant le bide tellement il rigole du tour de cochon qu'il vient de jouer à sa régulière en lui mettant son valet dans les pattes à sa place. Vu qu'il est une heure du mat, il aimerait bien avoir des nouvelles de celui-ci, pour qu'il lui raconte ce marivaudage par procuration. Ce qui m'étonne un peu, c'est qu'il se retrouve dans un cimetière, à deux  pas de la tombe du commandeur, en pleine nuit et à la recherche de chair fraîche... j'ai un doute là... à moins que le fossoyeur ait cinq filles bien girondes... je ne vois pas...
Mais Leporello, le "hasard" faisant bien les choses, a choisi le cimetière pour finir de se désenberlificoter de toutes ses ficelles (au moins, il ne risque pas d'être dérangé) et meloune dans ses trois poils mentonesques contre son rondudju de screugneugneu de #[`@+... de patron.
Comme il ne prend pas beaucoup de précautions pour éviter d'ameuter tous les chats de gouttière du quartier, DG le repère vite au son. Après que Lepo ait raconté comment il a failli y passer sous ses fringues, ce à quoi DG lui répond même que ça lui aurait fait une mort dans les honneurs de la haute (une belle jambe là aussi tiens !), son patron se met à lui raconter ses aventures galantes, non s'en avoir récupéré ses frusques et redonné les siennes au valet.
Il s'est levé une minette se baladant dans la rue, pas trop mal fichue, pas une sirène (mi femme-mi thon) une vrai nana avec ce qu'il faut... là où il faut et a commencé à l'entretenir de l'âge du capitaine et du fait qu'elle habite ou non chez ses vieux pour voir la fille lui répondre comme si elle le connaissait... mais en tant que Leporello (entre nous, l'ensérénadée de la scène précédente, ça été une affaire vite expédiée !)
Elle commence à lui faire des mamours, l'appelant son "p'tit Lepo d'amour" et lui faisant des gouzis et c'est là que DG à tilté ! C'était la copine de son serviteur ! Evidemment, il en profite et pousse le bouchon un peu loin, comme Maurice, ce qui déclenche les hululements de la fille quand elle s'aperçoit qu'elle s'est gourée de type. Seule solution d'urgence... sauter le premier mur assez bas pour pas s'esquinter à l'atterrissage, et c'était celui du cimetière (tout s'explique ! Enfin pour la présence de DG, mais celle de Lepo est toujours un peu floue je trouve)

On en peut pas dire que son bras droit apprécie outre mesure le fait qu'il ait tâté de sa belette et le fait remarquer en disant que ça aurait été le pompon s'il était tombé sur sa régulière (donc, Lepo est marié, grande nouvelle !). DG rétorque que ça n'en aurait été que plus marrant en se pliant en deux de rire.

Fallait pas, parce que quand on a un rire qui porte, ça peut réveiller du monde... N'importe quel monde d'ailleurs, puisqu'une voix sépulcrale lui demande de la fermer plutôt que t'empêcher l'honnête gisant de pioncer.
On peut dire que l'ambiance chute d'un coup et que les deux cocos se regardent en se demandant s'ils ne sont pas filmés pour la caméra invisible. Comme la voix provenait des alentours du mausolée du Commandeur, DG sort son cure-dent et, soupçonnant un type planqué derrière le mur, demande à Leporello de lui lire ce qu'il y a d'inscrit sur le socle... Lepo répond qu'il a oublié ses lunettes à vision nocturne et que ça va pas être possible. Une petite menace de la main armée, ça accroît d'office ses capacités visuelles et il lit :
"Un empafé de première m'a zigouillé; mais "que se lasse Etienne", même de là où je suis, j'te lui mijote une revanche pas piquée des hannetons" (en gros, il est mort assassiné, mais compte bien être vengé)

DG est d'esprit joueur décidément cette nuit, parce qu'il demande à son serviteur d'inviter la statue à grailler un morceau ensemble.
Leporello a beau lui signaler que la statue a des regards bien meurtriers pour un type en marbre, la sollicitation d'une pointe d'épée au valseur fait qu'il lance tout de même l'invitation d'une voix plus que chevrotante.
"Euh... salut l'emmarbré ! Mer... il vient de regarder de notre côté !
- Mais bien sur, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu !
- On reprend... pouf-pouf ! Salut le rigide ! Est-ce que ça vous irait une petite bouffe entre potes ce soir avec mon patron ?.. Arrrgh ! Il vient de jouer les chiens de plage arrière !
- Bin dis-donc... j'sais pas ce que t'as bu, mais c'était du costaud !
- Nan, j'vous jure... elle vient de faire oui... avec sa caboche
- 'Tends une minute que j'essaie si ça fonctionne avec bibi... Eh ! Machin ! Donc t'es d'accord pour qu'on s'en jette un ou deux derrière la cravate ?
- Et comment !" (le oui original pourrait encore passer pour le bruit du vent entre les tombes... avec "ma" version, plus d'erreur possible hein ?)

Pendant que Lepo est en train de se liquéfier littéralement de trouille, DG, beau joueur et pas pétochard, faut lui reconnaître ça, le tire par le bras pour aller préparer vite fait un petit encas.

On change de tableau et on se retrouve dans une piaule aussi bien éclairée que le rectum d'un mineur de fond. En présence Ottavio et Anna, la veilleuse à la main. Je pense que cette scène n'apporte pas grand chose, mais c'est certainement pour laisser le temps à DG de décongeler ses poissons panés pour le repas. Il faut dire que ce pauvre Ottavio n'a vraiment pas eu le temps de souffler, pour quelqu'un qui voulait faire sa demande à sa copine, là, plus de zigoto a poursuivre dans les ruelles, plus de cavalcades à droite et à gauche, il en profite et sort la bagouze de sa poche revolver. L'autre a beau lui signaler que c'est peut-être pas le moment idéal pour ça, il persiste, la larmichette à l'oeil et elle lui dit qu'elle en pince aussi mais faut qu'elle évacue certains trucs pour pleinement profiter de l'évènement et sort laissant le type prendre son mal en patience et décider d'attendre un peu que ça se tasse avec un  "souffrons ensembles, ça serait plus festif" en conclusion (pour le meilleur et pour le pire...c'est bien l'expression consacrée non ?)

Scène 13, enfin le final ! On se retrouve chez DG, dans sa salle à manger, avec tout le personnel de maison en train de mettre la dernière main aux préparatifs de la "festa-post-mortem".
DG supervise tout ça, en balançant des ordres à la volée et en signalant qu'avec le blé qu'il a allongé pour la circonstance, faut que ça en jette !
Il commence à avoir la dalle et s'assied en demandant à Lepo ce qu'il pense du dernier tube à la mode qui est en train de passer sur la sono :"la Cosa rara" (bien descendue au palmarès depuis... faut l'avouer) L'autre n'en a pas grand chose à battre mais diplomate répond que c'est digne d'une oreille de "qualité" c'est sur ! DG commence à baffrer comme s'il sortait d'un jeûne en plein désert ce qui fait saliver le pauvre Lepo, qui n'a certainement pu que s'ouvrir une boîte de sardines à l'huile sur le coin du plan de travail de la cuisine. Il craque et pique un cuisse de poulet sur le plat et un godet en faisant tout son possible pour ne pas se faire repérer. Son patron a bien vu la manoeuvre et rigolant sous cape, après avoir demandé au type de la sono de changer de morceau, (un air qu'on trouve dans les Noces d'ailleurs) demande au serviteur de chanter ou au moins de siffler, il aime bien ça en mangeant (la musique ne lui suffit pas ?). Lepo lui répond que ça va être difficile avec la bouche pleine (enfin au début, il invoque un problème bucco-dentaire, mais ça ne tient pas longtemps la route). DG est dans ses bons jours et préfère rigoler, surtout que Lepo a pris pour excuse qu'une telle bouffe ça ferait craquer n'importe qui.

Donna Elvira déboule un peu tourneboulée (totalement chamboulée oui !) en précisant à son mec qu'il serait temps qu'il fasse quelque chose quant à sa réputation. Elle en tombe même à ses genoux.
"Gio ! Faut qu'ça change ! Pour une fois, laisse tomber mes griefs personnels, j'm'assoie dessus... il y a plus urgent ! T'as un karma de bouse et je sens que ça risque de chauffer quant à ton éternité "spirituelle" !
- Ah... c'est le nouveau jeu à ma mode... faut s'agenouiller devant la première personne qui entre ? Facile ! (et il s'agenouille à son tour)
- Te fiches pas de ma trombine !
- Mais je me fiche pas de toi ! Qu'ess'tu veux ma Momone... un p'tit câlin ?
- Nan ! Que tu changes de vie tout simplement, tu bousilles ton âme mon coco !
- C'est çaaaa ! J'en parlerai à mon cheval ! Pour le moment, j'ai un repas qui me tend les bras, si ça te dis, c'est de bon coeur !" Et il se rassoit.(en bref, parle à mon c. ma tête est malade)

Comme continuer à s'égosiller  c'est comme se soulager dans un Guarnerius avec un tel cabochard, la nana préfère mettre les voiles. On entend "chboum ! Aaaaah !" et on la voit revenir sur scène pour prendre une autre sortie (elle s'est mangé quelque chose de plein fouet... ou quelqu'un...) DG demande à Lepo d'aller voir sur quoi elle a buté. Lepo s'exécute, on entend un autre cri d'effroi (à la Coluche, c'est plus marrant) et le zigoto revient sur scène blanc comme un fromage en faisselle !
Lepo balbutie qu'il vient de voir déambuler la statue du Commandeur dans les couloirs, et marbre sur marbre, les piétinements c'est pas du Fred Astaire le rendu sonore !

Au même moment, on entend frapper à la porte. Au jugé du son, j'aimerai pas me trouver en face d'une telle  pogne en position pour me refiler une avire-mouche (tarte, giffle, gnon, si vous préférez) DG signale que ça serait bien d'aller ouvrir, mais Lepo ne peut pas trembler et marcher en même temps  et il est obligé de le faire lui même, pendant que son valet se planque sous la nappe.
A peine ouverte, le Commandeur, plutôt sa statue, fait son entrée dans le genre "créature" de Frankenstein quant à la souplesse gestuelle.
"Salut tout le monde ! J'viens pour la fête !
- J'aurai pas cru mais j'vais assurer, pas de problème ! Lepo, file rajouter un couvert !
- On est des pré-ratatinés ! - gémit Lepo en sortant de dessous sa table.
- Pas la peine - l'intercepte le Commandeur - y a rien qui me plaît au menu... on a pas le même système digestif nous autres les revenants que les vivants et tes grillades j'en ai pas grand chose à battre ! Je viens pour autre chose...
- J'ai l'tournis et j'sens plus mes quilles - chuchote un Leporello à deux doigts de virer de l'oeil.
- A part critiquer ma bouffe, t'es venu pour quoi alors ? - lui demande DG
- Comme j'suis poli, moi, je te rends la politesse en t'invitant à croquer un bout chez moi
- Euh... s'cusez... il aura un peu de retard, commencez sans lui - susure un Lepo toujours limite de paumer un os tellement il tremblote.
- J'suis p't'êt' tout ce qu'on veut, mais foie-jaune, jamais ! C'est d'accord !
- Tope là !"

Au moment ou DG va pour serrer la paluche au Commandeur, pour confirmer le rendez-vous, il se passe un truc bizarre. Il se pèle de froid d'un coup alors que la statue continue à lui tenir la mimine en lui demandant de se repentir. DG l'envoie sur les roses en beauté et voyant qu'il n'y a rien à tirer de cette tête de lard, la statue préfère disparaître et le laisser se dépatouiller tout seul (c'est pas vraiment Lepo qui va l'aider, roulé en position foetale en attendant de se réveiller de ce cauchemar)
Des voix d'outre-tombe s'élèvent (le choeur des damnés) invitant DG à se joindre à leur groupe pendant que le type se tord dans tous les sens au sol alors que celui-ci s'ouvre pour montrer un abîme bien rougeoyant. Avec un dernier Ahhhhhhhh interminable (on attend le "schtonk" final pour annoncer l'impacte, mais niet, c'est insondable l'abîme luciférien !).

Tout les protagonistes de l'opéra (DG non compris, vu qu'il commence à rôtir autour de la broche satanique) se retrouvent sur scène, histoire de tenter enfin de tataner du séducteur. Petit problème... faudra qu'ils trouvent autre chose pour se passer les nerfs, comme leur signale Leporello, le type étant aux abonnés absents définitivement. Il leur narre dans un style plus que télégraphique les derniers instants de son patron et tout le monde conclut que ça lui pendait au pif, on a que ce qu'on mérite.
Le sale type étant refroidi (enfin...p't'êt' pas non...) ils peuvent tous faire des projets d'avenir, Ottavio concluant avec Anna, Zerlina et Masetto allant continuer leur noce chez eux, maintenant que c'est plus calme et Leporello épluchant déjà les petites annonces pour trouver un employeur plus fiable.

Fin de l'opéra !


Moralité, quand on coure la gueuse, vaut mieux le faire un combinaison ignifugée, ça peut aider si on croise des statues vivantes dans la rue, vous allez regarder d'un oeil neuf les mimes des rues, je le sens !
Par contre, mine de rien, Lepo est plus malin, (et peut-être moins collectionneur que son employeur), il a tout de même une maitresse en plus de sa rombière, mais il est discret lui, donc, petite question, la damnation compte à partir de combien de maîtresses "avouées" devant tout le monde ?

Bonne journée et portez vous bien !

La dragonne

Publié dans Mozart

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R
La fin est intéressante, elle assure bien les bonnes moeurs de l'époque. Me demande quand même ce que devient l'officielle.De toute façon tu as raison, celui qui assure le mieux (courageux mais pas téméraire) c'est bien le valer !
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S
L'officielle ? Dans la version classique, elle entre chez les nonnes hé, hé. De toute façon, sans Lepo... pas d'intrigue, il est un peu l'écureuil dans l'Age de Glace hé, hé. Bises Roanne
A
Mazette !!! Dragonne !! voilà un article comme j’aime ! mais … bouuuuhhhhhh c’est déjà fini !! pauvre DG dans la fosse. Lui qui aimait bien la chair fraîche, le voilà transformé en viande froide !<br /> Le Commandeur fait penser à Hamlet père qui vient d’outre-tombe pour demander à son fils de le venger.<br /> Toujours mort de rire avec la rombière, je ne sais pas pourquoi !!  <br /> J’espère que le WE a répondu a tes attentes. Quant à moi, j’ai profité du beau temps pour jardiner et prendre un peu de … couleur hé hé mdr !<br /> Bonne semaine Dragonne et à bientôt
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S
Moi je sais... pour la rombière hé, hé. Week-end sympa tout de même, malgré le goût de trop peu au Capitol... Gros bécots Alain et je te répond dès que j'ai du temps (rattrapage de retard oblige évidemment !)
V
Une fois de plus ça chauffe à la fin. Véro
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S
C'est le mot juste ! Bises Véro et bonne soirée
C
Tu m'a bien fait chercher avec ton Maurice ... je me demandais d'où il venait celui-là !!! Je devrais pourtant avoir l'habitude ... mais là, j'ai mis un temps fou à capter !! Il faut que je te dise, pour excuse, que je n'ai pas les publicités comme chez toi ... et que celle-là, elle est bien loin dans ma mémoire !!Tu as encore une fois super bien travaillé jolie Dragonne, merci beaucoup !!Plein de gros bisous et passe un bon dimanche !!!
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S
C'est vrai qu'à part les Français, pour les francophones d'ailleurs, ça a dû être un peu dur hé, hé (faudrait que je mette une explication) Bises Christine et bonne fin de week-end
@
Excellent! Comme d'hab. :)))
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S
Merci et bises vous-deux.